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Picasso, Chagall, Jawlensky

Chefs-d’œuvre de la Collection Im Obersteg

NEUBAU / 22.02.–21.06.2020 / Commissaire : Henriette Mentha

La troisième exposition d’ensemble de la Collection Im Obersteg au Kunstmuseum Basel pose un regard au-delà du cadre restreint de cette importante collection privée bâloise en explorant des thématiques et des liens transcendant la collection : la réception de l’œuvre de jeunesse de Marc Chagall à Bâle, la découverte de Chaïm Soutine à Paris ou encore le rôle joué par Karl Im Obersteg lors des années d’infortune d’Alexej von Jawlensky durant la Seconde Guerre mondiale. Les liens qu’entretenait Karl Im Obersteg avec la Kunsthalle et le Kunstmuseum Basel ainsi que leurs répercussions sur les deux collections seront également abordés. L’exposition présente la Collection Im Obersteg à l’aide de travaux longtemps restés à l’abri des regards et à travers un dialogue avec des œuvres de la collection publique bâloise – la Öffentliche Kunstsammlung Basel. Une sélection de prêts d’œuvres mettra l’accent sur les thèmes principaux. Arlequin assis (1923), portrait monumental de Picasso, fut de longues années durant la pièce maîtresse de la Collection Im Obersteg jusqu’à sa vente après le décès de Karl Im Obersteg en 1969. Pour la première fois depuis cinquante ans, ce chef-d’œuvre appartenant à une collection privée sera de nouveau visible lors de l’exposition dans le contexte de la Collection Im Obersteg, en compagnie de son frère jumeau, l’Arlequin assis de Bâle.

La collection comme expression d’une histoire individuelle témoigne de l’évolution d’un enthousiasme, d’une passion et d’inclinations esthétiques. Le collectionneur privé ne forme pas une collection selon des critères reconnus. Contrairement à l’expert académique, il est en droit de s’égarer dans l’éclectisme. La stratégie de Karl Im Obersteg consistait à s’entourer d’œuvres d’art qui suscitaient son enthousiasme et constituaient un défi. Il n’avait pas l’intention de décorer joliment ses murs, mais il était fasciné par le pouvoir transformateur de l’art, par son expression résultant de l’acte spontané de créer. Ce transporteur de métier consacra une grande partie de sa vie à étudier l’art. Fort bien documenté, il était par conséquent pleinement informé du potentiel élevé d’œuvres dont il fit très tôt l’acquisition. Avide de découvertes, il allait par ailleurs à la rencontre d’artistes à la marge, peu connus à l’époque, à l’instar de Chaïm Soutine. Cette confrontation de plus de cinquante ans avec l’art a donné naissance à une collection mêlant goûts personnels et renommée internationale.

L’exposition propose également un aperçu des engagements de Karl Im Obersteg durant les deux guerres mondiales et l’entre-deux-guerres, notamment en faveur de la Croix-Rouge internationale et des Alliés dont il se sentait proche en tant qu’anglophile et francophile. En raison de son vaste réseau relationnel dans le milieu de l’art, au sein de la société et dans le monde politique, c’était une personne très demandée dans le monde entier qui savait mener les affaires avec habileté.


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