Initié par Pablo Picasso et Georges Braque au début du XXe siècle, le cubisme a révolutionné l’art. Ses formes fragmentées ont renouvelé radicalement le rapport de la peinture au monde visible. Ce courant artistique, parmi les plus déterminants de l’histoire de l’art, représente aujourd’hui encore une aventure pour notre regard. Conçue en coopération avec le Centre Pompidou, l’exposition Le cosmos du cubisme. De Picasso à Léger rassemble pour la première fois les chefs-d’œuvre cubistes des deux musées et replace dans leur contexte les fonds de renommée internationale du Kunstmuseum Basel provenant de la donation Raoul La Roche. Complétée de prêts majeurs issus de collections internationales, l’exposition riche d’environ 130 œuvres propose un aperçu de ce pan novateur de l’histoire de l’art.
Le cosmos du cubisme suit l’évolution du cubisme de 1908 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale et parcourt son immense étendue stylistique ainsi que son potentiel révolutionnaire pour le développement ultérieur de l’art du XXe siècle. Des chapitres chronologiques et thématiques soulignent l’influence première de l’art populaire et de la sculpture archaïque, puis celle grandissante de l’œuvre de Paul Cézanne sur les peintures de Picasso et Braque. À partir de 1908, des éléments cristallins et quasi géométriques apparaissent : sections de paysage et natures mortes semblent habitées par un ordre intérieur reposant sur l’intellect. Des procédés presque sériels permettent aux artistes de tester des idées novatrices. Les formes prismatiques fragmentées caractéristiques ainsi qu’une austérité presque achromatique prédominent jusqu’en 1911. Des artistes comme Juan Gris, Fernand Léger, Robert et Sonja Delaunay et Henri Le Fauconnier s’emparent de ce nouveau langage visuel qu’ils développent dans de grands formats et présentent dans les salons parisiens.
Des œuvres emblématiques de l’exposition Le cosmos du cubisme. De Picasso à Léger illustrent cette appropriation et modification du langage visuel dans les cercles avant-gardistes et la présentent comme un pan de l’histoire du cubisme, tout comme le retour soudain de la couleur dans l’œuvre de Braque et de Picasso vers 1912 ainsi que l’expérimentation de matériaux et de techniques artistiques. Des portraits de critiques et d’écrivains, dont Gertrude Stein, Guillaume Apollinaire et Daniel Henry-Kahnweiler, approfondissent la réflexion et mettent en évidence des liens avec la théorie et la poétique contemporaine.