Le Museum für Gegenwartskunst présente la première exposition retrospéctive en Suisse de l'artiste anglaise Hilary Lloyd (née en 1964, vit à Londres). En 2001, elle a séjourné un an à Bâle en tant que bénéficiaire d'une bourse à la Stiftung Laurenz-Haus. La ville devenue familière et ses environs occupent une place centrale dans ses travaux de vidéo et diapositives conçus exprès pour l'exposition. Avec sa caméravidéo, Lloyd saisit des images de la ville d'aujourd'hui avec son potentiel inhérent à devenir le lieu du voyeurisme, du fétichisme et de l'ambivalence sexuelle. Ses études, dont certaines s'inscrivent sur de longues périodes, donnent lieu à des films percutants et sexuellement pleins d'ambivalence, mettant en scène des hommes dans leurs rituels spécifiques de la vie quotidienne : artisan, serveur, skater et habitué des boîtes de nuit deviennent les sujets de ses investigations. En outre, des parties d'immeuble ou des fleurs se muent, sous l'oeil de la caméra de Lloyd, en tableaux à part entière. Des études abstraites s'ajoutent à cela, qui font songer à du mercure liquide, des débris de verre ou des clairs cercles concentriques. Toutefois sa pratique ne se restreint pas aux seules images filmées ; son installation en tant que telle, constituée de moniteurs et de projecteurs soigneusement et élégamment disposés dans l'espace, comporte une présence singulière. Le visiteur se voit inéluctablement confronté à sa manifestation, en plus des images.
Hilary Lloyd a été nominée pour le prestigieux Turner Prize 2011.